Douleurs au genou, quelle pathologie selon la zone et le type de douleur ?
Article rédigé le 01/08/2024 par le Dr Laurent Casabianca et Dr Aurélien Frison, chirurgiens orthopédistes spécialistes du genou à Paris.
Les douleurs du genou sont fréquentes et peuvent avoir diverses origines, affectant significativement la qualité de vie. Cette page vous propose une présentation des différentes zones du genou où la douleur peut survenir, avec des liens vers des informations détaillées sur chaque pathologie pour en savoir plus sur les causes, les symptômes et les traitements possibles.
Les informations indiquées sur cette page sont à titre informatif et ne se substituent pas à une consultation médicale. Pour un diagnostic précis n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un spécialiste.
Douleurs sur la face avant du genou
Douleurs sur la face arrière du genou
Douleurs sur la face interne du genou
Douleurs sur la face externe du genou
Douleurs du genou liées à une tendinite quadricipitale
La tendinite du quadriceps est une inflammation du tendon du quadriceps, qui est situé à l’extrémité inférieure du muscle quadriceps, juste au-dessus de la rotule (patella). Ce tendon relie les muscles du quadriceps à la rotule, permettant l’extension du genou. La tendinite du quadriceps survient souvent en raison d’une surcharge ou d’une utilisation excessive des muscles du quadriceps, notamment dans des activités impliquant des sauts ou des flexions répétées du genou.
Symptômes :
La tendinite du tendon quadricipital se manifeste par une douleur localisée à l’avant du genou, juste au-dessus de la rotule, qui s’intensifie lors de la flexion-extension, la montée des escaliers ou les sauts.
Cette douleur est souvent accompagnée de gonflement, d’inflammation et parfois de rougeur ou de chaleur locale.
Les patients ressentent également une raideur articulaire, une diminution de la mobilité et une faiblesse musculaire dans le quadriceps, rendant certaines activités difficiles. La palpation du tendon est douloureuse, et dans les cas plus avancés, la douleur peut persister même au repos ou pendant la nuit.
Imagerie :
Le diagnostic est essentiellement clinique mais on peut être amené à réaliser une échographie ou une IRM pour confirmer le diagnostic.
Traitement :
Le traitement repose principalement sur le repos, l’application de glace pour réduire l’inflammation, et la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Une rééducation par des exercices d’étirement et de renforcement du quadriceps est souvent recommandée, ainsi que des techniques de rééducation comme les massages ou les ultrasons. Dans les cas plus graves, des injections de corticoïdes ou une chirurgie peuvent être envisagées si le traitement médical échoue.
Douleurs du genou liées à une tendinite rotulienne
La tendinite rotulienne est une pathologie très fréquente notamment chez le sportif. Elle est liée à une utilisation excessive ou à une mauvaise utilisation du tendon rotulien.
Symptômes :
Le principal symptôme est une douleur au niveau du tendon rotulien, aggravée à la palpation et à la percussion du tendon rotulien. Les patients décrivent des douleurs à la descente et montée des escaliers sur le tendon.
Ces douleurs ont tendance à diminuer une fois que le genou est chaud et augmentent au repos et au réveil.
Imagerie :
On peut être amené à réaliser une échographie ou une IRM pour confirmer le diagnostic.
Traitement :
Le traitement est un traitement médical et consiste à une prise d’anti inflammatoire, des séances de rééducation avec reprise progressive du sport sont aussi prescrites.
Dans de rare cas réfractaires aux traitement médicaux la chirurgie peut être nécessaire : peignage du tendon rotulien.
Douleurs du genou liées à un Osgood Schlatter
Il s’agit principalement d’une maladie de l’enfant et de l’adulte jeune. Elle correspond à une apophysite du tubercule tibial.
Symptômes :
Le principal symptôme est une douleur au niveau de l’insertion du tendon rotulien sur le tibia, aggravée à la palpation et à la percussion. Les patients décrivent des douleurs à la descente et montée des escaliers et lors de la pratique sportive sur l’insertion du tendon.
On peut retrouver un œdème au niveau de la tubérosité tibiale réactionnel.
Imagerie :
On peut être amené à réaliser une radiographie, voir une échographie ou une IRM pour confirmer le diagnostic, mais la plupart du temps le diagnostic est clinique.
Traitement :
Le traitement est un traitement médical, il consiste en une prise d’antalgique ou d’anti inflammatoire en fonction des douleurs.
Le repos, l’adaptation de la pratique sportive et la croissance de l’enfant permettent de guérir cette pathologie.
Dans certains cas la douleur peut handicaper le patient dans sa pratique sportive pendant plusieurs années.
Douleurs du genou liées à une tendinopathie de la patte d’oie
La tendinopathie de la patte d’oie est une inflammation des tendons des muscles sartorius, gracile et demi-tendineux, qui s’insèrent à l’intérieur du genou, au niveau du tibia.
Cette affection est souvent causée par des mouvements répétitifs, une surcharge mécanique ou des anomalies biomécaniques du genou, comme une mauvaise posture ou une instabilité.
Symptômes :
Le principal symptôme est avant tout une douleur localisée à la face interne du genou, en regard du tibia, souvent décrite comme une sensation de brûlure ou de tiraillement.
La douleur s’aggrave avec les mouvements tels que la marche, la montée des escaliers, ou après une position assise prolongée avec le genou fléchi.
La zone de la patte d’oie est douloureuse à la palpation, parfois accompagnée de gonflement ou d’une légère inflammation. Dans certains cas, la faiblesse musculaire ou une raideur peuvent limiter les activités quotidiennes.
Imagerie :
L’échographie est souvent utilisée en première intention car elle permet de visualiser les tendons, d’évaluer l’inflammation, et de détecter d’éventuelles lésions ou bursites associées.
L’IRM peut être réalisée pour confirmer le diagnostic, surtout si les symptômes persistent, en offrant une vue plus détaillée des tissus mous, tendons et structures environnantes, afin de détecter des déchirures ou d’autres anomalies qui pourraient ne pas être visibles à l’échographie.
La radiographie est rarement nécessaire, sauf pour exclure des pathologies osseuses.
Traitement :
Le traitement repose principalement sur l’aménagement sportif (repos) et sur l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) afin de soulager la douleur.
La rééducation avec étirements et exercices de renforcement musculaire peut être proposée ainsi qu’une infiltrations de corticoïdes pour réduire l’inflammation, si nécessaire.
Douleurs du genou liées à un syndrome fémoro-patellaire
Très fréquent chez les sportifs réguliers, le syndrome patellaire désigne un ensemble de douleurs et de troubles fonctionnels liés à la rotule (patella) et à son articulation avec le fémur. Il peut résulter de diverses causes, telles que des déséquilibres musculaires, des surcharges répétées, des anomalies anatomiques ou des traumatismes.
Symptômes :
Le symptôme principal est une douleur à l’avant du genou, souvent exacerbée par des activités comme la montée ou la descente des escaliers, ainsi que des sensations de craquement.
Examens complémentaires :
Le bilan d’imagerie pour un syndrome patellaire inclut principalement des radiographies pour visualiser la position de la rotule et exclure des fractures ou anomalies osseuses.
L’IRM fournit une vue détaillée des structures molles, permettant d’identifier des lésions, des déchirures ou des signes d’inflammation.
L’échographie peut également être utilisée pour évaluer les tendons autour de la rotule et détecter des bursites.
Traitements :
Le traitement est très rarement chirurgical.
Il consiste principalement en la confection de semelles afin d’essayer de limiter la pression de la rotule sur le fémur. La kinésithérapie est également recommandée afin d’étirer la chaine antérieure et de renforcer le muscle vaste médial (interne).
Des infiltrations de corticoïdes peuvent parfois également être proposées.
Douleurs du genou liées à une chondropathie fémoro-patellaire
Il s’agit de l’usure du cartilage sur la surface de la rotule et sur la trochée fémorale. Ces termes sont en général utilisés afin de décrire un début d’arthrose dans le compartiment fémoral patellaire.
Symptômes :
Les symptômes de la chondropathie fémoro-patellaire sont principalement une douleur localisée à l’avant du genou, souvent aggravée par des activités telles que la montée ou la descente des escaliers, le squat ou la course. Les patients peuvent également ressentir des sensations de craquement ou de grincement lors des mouvements, ainsi qu’une raideur, surtout après une période d’inactivité. Dans certains cas, un léger gonflement (épanchement) peut être présent.
Imagerie :
Il s’agit principalement des radiographies, qui permettent de visualiser les stigmates de l’arthrose, tels que l’usure du cartilage, la réduction de l’espace articulaire (pincement localisé), la formation d’ostéophytes (excroissances osseuses) et des modifications de l’os sous-chondral.
Une IRM peut également être réalisée pour évaluer plus en détail l’état des structures articulaires, y compris le cartilage.
Traitement :
Le traitement de la chondropathie fémoro-patellaire inclut le repos, la rééducation afin de renforcer les muscles autour du genou et améliorer la flexibilité, ainsi que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour soulager la douleur.
Des infiltrations de corticoïdes peuvent être envisagées en cas de douleur persistante.
La chirurgie est rarement indiquée en cas de chondropathie fémoropatellaire strictement isolée mais peut éventuellement consister en la pose d’une prothèse fémoropatellaire.
Douleurs du genou liées à une lésion du ménisque médial (interne)
La méniscopathie interne est une lésion ou une dégénérescence du ménisque interne (médial), une structure en forme de cartilage située à l’intérieur du genou. Elle peut résulter d’un traumatisme, comme une torsion du genou, ou d’une usure progressive, entraînant douleur, gonflement et blocage articulaire.
Symptômes :
Les lésions méniscales dégénératives internes provoquent classiquement une douleur localisée à l’intérieur du genou, souvent exacerbée par la marche, la flexion ou les mouvements de torsion. Le genou peut également être gonflé, avec une sensation de raideur ou de blocage, rendant difficile l’extension complète de la jambe. Dans certains cas, des craquements ou des « accrochages » peuvent être ressentis lors des mouvements articulaires.
Imagerie :
Il s’agit principalement de l’IRM, qui permet de visualiser les lésions du ménisque et de déterminer leur gravité, comme une fissure, une déchirure ou une dégénérescence.
La radiographie, bien que souvent normale, peut être réalisée pour exclure d’autres causes de douleur, comme l’arthrose.
Traitement :
Le traitement de la méniscopathie interne dépend de la gravité de la lésion et de la durée d’évolution des symptômes.
Dans les cas légers à modérés, il repose sur le repos, la prise d’anti-inflammatoires, la rééducation afin de renforcer les muscles autour du genou, et parfois des infiltrations de corticoïdes. Pour les lésions plus graves ou en cas d’échec du traitement conservateur, une intervention chirurgicale, comme une méniscectomie partielle ou une réparation du ménisque par arthroscopie, peut être nécessaire pour restaurer la fonction du genou et soulager la douleur.
Douleurs du genou liées à une méniscopathie externe
Les lésions méniscales sont des pathologies très fréquentes qui touchent les patients jeunes et sportifs comme les patients plus âgés.
Ces lésions peuvent apparaître brutalement à la suite d’un traumatisme ou de manière plus insidieuse.
Symptômes :
Le premier symptôme est la douleur, cette douleur est présente lors de l’activité, de la mise en charge du genou. Elle se calme au repos.
On peut aussi retrouver des blocages ou des gonflements du genou.
Examens complémentaires :
On demandera une IRM pour confirmer le diagnostic.
Traitement :
En fonction du type de lésion le traitement peut être :
- médical : des anti inflammatoire, du repos et des infiltrations de corticoïdes
- chirurgical : résection du segment méniscal : ménisectomie partielle sous arthroscopie
Douleurs du genou liées au syndrome de l’essuie-glace
Le syndrome de l’essuie-glace est une tendinite du fascia lata. Cette pathologie est bien connue du coureur, en effet cette tendinite touche les patient jeunes et sportifs.
Symptômes :
Le symptôme principal est une douleur au niveau de la face latérale du genou centrée sur l’épicondyle latéral.
Cette douleur est reproduite à la palpation de l’épicondyle latéral lors des mouvements de flexion et d’extension.
Examens complémentaires :
L’IRM reste l ‘examen de référence qui retrouvera une inflammation autour de l’épicondyle latéral.
Traitement :
Le traitement de cette pathologie reste médical dans la plupart des cas. Le repos et la kinésithérapie et des anti-inflammatoires sont la base du traitement.
La réalisation de semelles orthopédiques valgisantes peut être nécessaire notamment pour la reprise de la course à pied.
Les infiltrations de corticoïdes peuvent être nécessaire dans les pathologies résistantes.
Douleurs du genou liées à une fracture de fatigue
La fracture de fatigue est une pathologie fréquente, elle touche les sportifs comme les non sportifs. Elle peut faire suite à un surentrainement du patient ou non.
Symptômes :
La douleur reste le principal symptôme, les douleurs sont localisées au niveau de la fracture de fatigue. Ces douleurs sont mécaniques, augmentées lors de la sollicitation du genou.
Elles se calment avec du repos ou des anti-inflammatoire.
Examens complémentaires :
La radiographie permet d’éliminer une fracture vraie. L’IRM posera le diagnostic de fracture de fatigue avec un œdème important intra osseux.
On pourra compléter avec un scanner (TDM) si besoin.
Traitement :
Le traitement consiste en la mise en décharge partielle avec 1 béquille ou 2. On associera des antalgiques et des anti inflammatoires.
Douleurs du genou liées à l'arthrose interne
L’arthrose fémoro-tibiale interne affecte en particulier le compartiment interne (médial) du genou. Elle se caractérise par la dégradation du cartilage articulaire, entraînant douleur, raideur, gonflement et une diminution de la mobilité. Cette affection est souvent liée à des facteurs de risque tels que l’âge, le surpoids, des antécédents de blessures au genou, ou des anomalies biomécaniques (genu varum).
Symptômes :
Cliniquement l’arthrose fémoro-tibiale interne provoque une douleur localisée à l’intérieur du genou, souvent aggravée par la marche, la montée ou la descente des escaliers, et après une période d’inactivité. Les patients peuvent ressentir une raideur, surtout au réveil ou après être restés assis longtemps, ainsi qu’un gonflement et une sensation de chaleur dans l’articulation. Des craquements ou des sensations de grincement peuvent également être perçus lors des mouvements du genou. À mesure que l’arthrose progresse, il peut y avoir une diminution de l’amplitude des mouvements (raideur) et une déformation visible du genou.
Imagerie :
Il s’agit principalement des radiographies, qui permettent de visualiser les stigmates de l’arthrose, tels que l’usure du cartilage, la réduction de l’espace articulaire (pincement localisé), la formation d’ostéophytes (excroissances osseuses) et des modifications de l’os sous-chondral.
Une IRM peut également être réalisée pour évaluer plus en détail l’état des structures articulaires, y compris le cartilage, les ligaments et les éventuelles lésions des ménisques.
Traitements :
Le traitement de l’arthrose fémoro-tibiale interne vise à soulager la douleur et à améliorer la fonction articulaire par des approches conservatrices dans un premier temps avec la rééducation et l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Des infiltrations de corticostéroïdes ou d’acide hyaluronique peuvent également être réalisées pour réduire la douleur.
La perte de poids est recommandée pour diminuer la pression sur l’articulation.
Si ces mesures ne suffisent pas et que la gêne fonctionnelle est trop importante il faut alors songer à une solution chirurgicale pouvant consister en une pose de prothèse du genou (partielle ou totale) ou à une ostéotomie.
Douleurs du genou liées à l'arthrose
L’arthrose est une pathologie dégénérative très fréquente. Elle correspond à une usure du cartilage. Elle peut être d’origine post traumatique, dégénérative, infectieuse, rhumatismale.
Elle touche rarement les patients jeunes.
Symptômes :
La douleur, la raideur et le gonflement de l’articulation sont les principaux symptômes de cette pathologie.
Examens complémentaires :
La radiographie est l’examen de référence pour poser le diagnostic d’arthrose.
Traitements :
Les traitements médicaux avec les antalgiques, anti-inflammatoires et les infiltrations de corticoïdes / d’acide hyaluronique sont les premiers à être envisager dans le traitement de l’arthrose.
Associé à ces traitements, une perte de poids et une pratique d’activité physique régulière est nécessaire pour ralentir l’évolution arthrosique du genou.
Lorsque l’arthrose sera trop avancée et que les médicaments ne seront plus efficaces on pourra discuter une intervention chirurgicale avec la mise en place des prothèses unicompartimentales ou totales de genou.
Douleurs du genou liées à un kyste poplité
Le kyste poplité n’est pas une pathologie a proprement parlé, c’est la conséquence d’une hyper production de liquide synovial par le genou à cause d’une autre pathologie.
Examens complémentaires :
Le patient peut ressentir une grosseur derrière le genou ou bien le kyste peut être découvert lors de la réalisation d’une imagerie de contrôle IRM ou échographie.
Traitements :
Il n’y a pas de traitements pour un kyste poplité : en effet la chirurgie n’est pas indiquée, concernant la ponction, elle est inutile car le kyste récidive quelques heures après la ponction.
Le traitement consiste surtout à traiter la cause du kyste poplité : lésion méniscale, lésion cartilagineuse ou autre …
En conclusion le kyste poplité n’est pas une pathologie du genou mais la conséquence d’une pathologie intra articulaire. Il n’y a pas de traitement à envisager sur le kyste poplité.
Douleurs du genou liées à une déchirure musculaire du gastrocnémien
La déchirure musculaire du gastrocnémien ou « tennis leg » est une pathologie fréquente du sportif. Elle est caractérisée par des douleurs postérieure et basse du genou dans les suites d’une pratique sportive.
Examens complémentaires :
L’échographie et/ou l’IRM permettra de confirmer le diagnostic.
Traitements :
Le repos, la contention (bas de contention) et la kinésithérapie constituent le traitement principal de la déchirure musculaire.