Comment choisir entre prothèse totale de genou ou prothèse unicompartimentale de genou ?
Article rédigé le 29/10/2023 par le Dr Laurent Casabianca, chirurgien orthopédiste à Paris.
Le terme « prothèses de genou » comprend plusieurs types de prothèse :
- les prothèses totales de genou « PTG » (tricompartimentale) : postéro stabilisée, semi contrainte et à charnière.
- les prothèses unicompartimentales « PUC » (fémoropatellaire, fémorotibiale interne ou externe).
Les prothèses totales de genou permettent de remplacer les 3 compartiments articulaires du genou (fémur, tibia et patella=rotule) : fémoro tibial interne, fémoro tibial externe et fémoro patellaire.
Il existe différents types de prothèses totales de genou en fonction de leurs niveaux de contrainte.
- Prothèse avec conservation des ligaments croisés : peu utilisée en France.
- Prothèse postéro stabilisée : la plus posée en France : pas besoin de conserver les ligaments croisés.
- Prothèse semi contrainte ou rotatoire : permet un bon fonctionnement du genou prothétique malgré l’absence de ligament interne, externe ou de déformations importante pré opératoire.
- Prothèse massive : prothèse de reconstruction lorsque le chirurgien doit enlever une partie importante d’os : chirurgie tumorale ou traumatique.
Le chirurgien lors de la consultation pré-opératoire décide quel type de prothèse de genou est à envisager en fonction du patient (âge, gène, localisation de la douleur, de l’examen radiologique et de l’examen clinique).
Comment déterminer quel type de prothèse choisir ?
Les prothèses unicompartimentales seront préférées aux prothèses totales lorsque plusieurs critères sont réunis :
- Arthrose radiologique localisée essentiellement à 1 des compartiments (interne, externe ou rotulien)
- Douleurs bien localisées par le patient au niveau du compartiment arthrosique
- Système ligamentaire du patient fonctionnel (ligament croisé, ligaments interne et ligament externe)
- Déformation du genou limité et amplitude articulaire conservée
- Pas de surpoids trop important et pas de maladie rhumatismale du genou
Dans les autres cas, qui représentent la majorité des patients il faudra préférer une prothèse totale de genou.
Pour faire ce choix il faut donc :
- un bilan radiographique complet : radiographie genou face + profil + défilé fémoro patellaire et pangonométrie (axe du genou).
- un examen clinique du genou complet : caractériser la gêne fonctionnelle, localisation de la douleur, mobilité du genou, stabilité ligamentaire.
Quelles sont les différences notables entre prothèses : opération, convalescence, durée de vie...?
Les différences entre les PTG et les PUC sont nombreuses tant sur l’opération que sur les suites post opératoires :
- Le temps chirurgical est légèrement plus court pour les PUC : 45min contre 1h10 pour les PTG. L’incision cutanée pour les PUC est plus courte de quelques centimètres.
- L’hospitalisation est de quelques jours pour les 2 interventions. Pour les patients qui ne veulent pas rester hospitalisés les 2 interventions peuvent être réalisées en ambulatoire.
- La convalescence des prothèses unicompartimentales est plus rapide que celle des PTG.
- L’appui est complet immédiatement pour les 2 types de prothèse. La marche avec béquille les premiers jours est nécessaire pour permettre une bonne stabilité. Les 2 béquilles sont gardées 2 à 3 semaines puis 1 béquille pendant 2-3 semaines.
- Le retour à domicile pour les PUC est effectué dans la plupart des cas alors que pour les PTG un passage dans un centre de rééducation pendant 3 semaines est à envisager chez les personnes âgées.
- Le résultat final de la prothèse unicompartimentale est obtenu au bout de 3-5 mois, alors que pour les PTG le résultat final est obtenu entre 6 mois et 1 an.
- Le niveau fonctionnel des PUC est supérieur à celui des PTG (KSSTA 2018 Kleeblad), les patients peuvent reprendre plus d’activités sportives avec une PUC et il y a moins de douleurs résiduelles.
- Mais l’inconvénient des PUC est leurs durées de vie qui est inférieure à celle des PTG mais reste prolongé (supérieur à 15 ans). Le changement précoce de la PUC par une PTG peut être nécessaire en cas de progression de l’arthrose ou de douleurs résiduelle trop importantes.
Conclusion
Pour conclure il n’y a pas de meilleur prothèse mais il y a des prothèses adaptées à chaque type de patient. L’expertise du chirurgien est donc primordiale, qui lors de la consultation pré opératoire décidera quel type de prothèse de genou est à envisager en fonction des caractéristiques du patient : âge, gène, localisation de la douleur, examen radiologique, examen clinique…
Autres questions fréquentes sur la pose de prothèse de genou
- Combien de temps prend la pose d’une prothèse de genou ?
- Prothèse de genou : durée de vie moyenne, quand faut-il en changer ?
- Combien coûte la chirurgie de pose d’une prothèse de genou en France ?
- Comment s’organise la reprise du sport après une prothèse totale de genou ?
- Quels symptômes et douleurs sont signe d’un besoin de prothèse de genou ?
En savoir plus sur la chirurgie de prothèse totale de genou
Consultez la page explicative sur la pose de prothèse totale de genou rédigée par les Docteurs Laurent Casabianca et Aurélien Frison ou prenez directement rendez-vous avec eux pour une consultation au sein de leur clinique orthopédique à Paris.