Peut-on vivre normalement malgré une rupture du ligament croisé antérieur ?

Article rédigé le 08/04/2022 par le Dr Aurélien Frison, chirurgien orthopédiste à Paris.

Oui on peut vivre malgré une rupture du ligament croisé antérieur toutefois il peut exister un retentissement fonctionnel dans la vie quotidienne et/ou sportive.

Il existe deux phases après une rupture du ligament croisé :

• • Une phase aiguë
  • Une phase chronique

C’est celle qui suit immédiatement l’entorse du genou occasionnant la rupture. Il existe une douleur et un gonflement important de l’articulation dû à l’hématome. Cet état cède en quelques semaines après des traitements antalgiques adaptés, un glaçage régulier et de la rééducation.
A distance de l’accident le genou n’est plus douloureux en l’absence de lésion méniscale associée.

On peut alors observer chez le patient les éventuelles séquelles de la rupture.

La principale séquelle à long terme d’une rupture du ligament croisé antérieur est l’instabilité. Il s’agit d’une sensation de déboitement du genou, plus ou moins douloureuse, et survenant soit à la marche dans la vie quotidienne soit lors de la pratique sportive.

Cette instabilité, en l’absence de traitement chirurgical peut entrainer à long terme des lésions méniscales et de l’arthrose (usure du cartilage).

À distance de la rupture et en l’absence d’une instabilité majeure la plupart des activités de la vie quotidienne sont possibles à savoir la conduite et la marche simple.
Le travail sédentaire ne pose en général pas de souci (bureau, vente…) en revanche certains métiers physiques et surtout dans un lieu élevé à risque de chutes sont fortement contre indiqués (couvreur, réparateur de câble, grutier, BTP, déménagement…).
En cas de métier à risque de chute il est indiqué de réaliser une ligamentoplastie afin de stabiliser le genou.

Concernant la pratique sportive il est recommandé, en l’absence d’opération, de ne pratiquer que des sports en ligne à savoir essentiellement la course à pied sur terrain plat, le vélo et la natation en évitant la brasse. La randonnée est possible en évitant toutefois les dénivelés forts et les terrains trop accidentés.

Le ski est fortement contre indiqué avec une rupture du ligament croisé antérieur non réparée. En cas d’impossibilité chirurgicale et chez un skieur occasionnel (1 semaine par an) il est alors possible de skier avec une attelle articulée.

Le risque majeur en pratiquant ces activités physiques déconseillées est essentiellement la survenue d’une nouvelle entorse grave engendrant alors une lésion méniscale, un arrachement du cartilage ou une autre rupture ligamentaire surajoutée. De manière plus chronique le fait de présenter des épisodes réguliers d’instabilité peuvent entrainer une gonarthrose (arthrose du genou).

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