Prothèse totale
de hanche

La consultation chirurgicale pré opératoire 

La consultation chirurgicale permet l’examen de la hanche mais aussi de confirmer l’indication opératoire en interrogeant le patient sur les symptômes présentés et les retentissements occasionnés dans la vie quotidienne.
Le chirurgien examinera les amplitudes articulaires de la hanche en flexion, extension, abduction, adduction, rotation interne et rotation externe. Il vérifiera l’existence ou l’absence d’une inégalité de longueur des membres inférieurs ainsi que la localisation exacte de la douleur. Un test fréquent que peut réaliser le chirurgien est d’essayer de reproduire la douleur en portant le membre inférieur en flexion et rotation interne (FADDIR test).

La consultation chirurgicale est également l’occasion d’expliquer la chirurgie, les suites post opératoires et les risques spécifiques liés à l’intervention.
C’est lors de cette consultation que le chirurgien prescrira l’ensemble des examens complémentaires à réaliser avant la chirurgie : radiographie du bassin de face en taille réelle et un bilan préopératoire adapté à chaque patient et aux recommandations (il peut aller d’un bilan sanguin simple associé à un bilan dentaire, un bilan urinaire voire un bilan cardiaque).

La consultation d’anesthésie pré opératoire 

Elle est systématique avant toute intervention chirurgicale, elle sera réalisée quelques semaines avant la chirurgie.
Cette consultation avec le médecin anesthésiste permet de vérifier l’ensemble du bilan pré opératoire prescrit par le chirurgien, de choisir avec le patient le type d’anesthésie (anesthésie générale ou rachi anesthésie), d’expliquer le déroulement de l’anesthésie, d’informer sur les risques potentiels et enfin de rencontrer l’équipe d’anesthésistes.

En quoi consiste l’opération 

L’intervention de mise en place d’une prothèse totale de hanche consiste à remplacer la totalité de l’articulation par un composant fémoral et un composant cotyloïdien.
Il faut donc accéder à l’articulation, couper et extraire la tête fémorale puis préparer le cotyle à l’aide de fraises rotatives spécifiques.
L’ensemble de la prothèse est donc constitué au fémur d’une tige possédant un col et une tête et dans le bassin d’un implant cotyloïdien creux reproduisant le cotyle natif du patient.
Ces deux composants sont impactés dans l’os puis « emboités » entre eux afin de reproduire le mécanisme naturel de fonctionnement de l’articulation de la hanche.

La technique opératoire : 

 La voie d’abord que nous utilisons est la voie antérieure mini invasive.
Elle permet d’accéder à la hanche et de poser la prothèse sans couper aucun muscle.
L’incision est dite « bikini » c’est à dire localisée dans le pli de l’aine, celle-ci permet de respecter les lignes de tension cutanée (lignes de Langer) améliorant ainsi les délais de cicatrisation ainsi que la rançon cicatricielle (cicatrice définitive très peu visible et généralement couverte par les sous-vêtements).
La voie antérieure mini invasive est celle qui diminue le plus les risques de luxation (« déboitement ») et qui permet également la récupération la plus rapide.
L’intervention dure en moyenne 1 heure.
La mise en place de la PTH peut être réalisée sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Une administration d’antibiotique est effectuée selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
Il est fréquemment associé à l’anesthésie générale une anesthésie locorégionale qui permet d’obtenir une absence de douleur post opératoire.
Après une installation et un champage stérile, on procède ensuite à une incision cutanée de 6 à 8 cm dans le pli de l’aine.
Ensuite on accède à l’articulation en écartant de manière minutieuse les muscles antérieurs puis on réalise une ouverture de l’articulation (arthrotomie) permettant d’accéder à la tête et au col du fémur.
On réalise ensuite une section du col à une hauteur préalablement déterminée par une planification préopératoire.
La tête usée est ensuite extraite, permettant de débuter la préparation du cotyle.
Celui-ci est exposé puis préparé à l’aide de fraises rotatives de tailles croissantes jusqu’à la taille adaptée au patient. Une fois celle-ci atteinte, des essais sont effectués puis l’implant cotyloïdien définit est impacté dans le bassin. Celui-ci est recouvert de céramique chirurgicale (Alumine) qui possède un très faible taux d’usure.
On passe ensuite au temps fémoral qui consiste à exposer le fémur puis à préparer la cavité endomédullaire (centrale) avec des râpes de tailles croissantes jusqu’à la taille programmée en préopératoire sur la planification.
Des essais à l’aide d’implants spécifiques sont ensuite réalisés permettant de vérifier la longueur des deux membres inférieurs et de tester la mobilité de la prothèse ainsi que sa stabilité.
Si besoin des réglages sont encore effectués puis on procède à la mise en place de la tige fémorale définitive et de la tête prothétique qui est elle aussi en céramique chirurgicale (Alumine).
On procède ensuite à la réduction (« réemboitement de la hanche ») et un testing définitf est réalisé.
Un lavage soigneux de l’articulation est effectué à l’aide de sérum physiologique et on referme ensuite soigneusement la hanche plan par plan pour obtenir une suture résistante et hermétique.
Dans certain cas on peut être amener à mettre en place un drain pour évacuer le sang, mais cela n’est pas nécessaire dans la grande majorité des cas.
La cicatrice cutanée est effectuée par un surjet intradermique de fil résorbable (le fil n’est donc pas visible de l’extérieur).
Un vernis chirurgical est ensuite appliqué sur la cicatrice. Il s’enlève progressivement sur une quinzaine de jours et permet de ne pas mettre de pansement. Cette technique permet également au patient de prendre sa douche le jour même.

La mise en place d’une prothèse totale de hanche nécessite une nuit d’hospitalisation. Dans certains cas celle-ci peut être aussi réalisée en ambulatoire (entrée du patient le matin et sortie le soir).
Dans tous les cas les modalités d’hospitalisation sont discutées et adaptées par le chirurgien avec le patient en fonction de ses antécédents et de son mode de vie (isolement, étage élevé sans ascenseur…).
De même en postopératoire aucune sortie ne se fera sans que les conditions de sécurité et d’autonomie du patient ne soient réunies ; et ce indépendamment du nombre de jours d’hospitalisation préalablement prévus.
Après l’intervention le patient retourne en salle de réveil et la plupart du temps, si les conditions le permettent, il peut se tenir debout voire réaliser quelques pas avec l’aide du kinésithérapeute et des infirmières.
Cette verticalisation précoce, lorsqu’elle est possible, permet d’accélérer le processus de récupération rapide après chirurgie (RAAC) qui a montré une diminution des complications postopératoires, une diminution du temps moyen d’hospitalisation ainsi qu’un bénéfice sur le résultat fonctionnel de la chirurgie sur le long terme.
Après un temps de surveillance en salle de réveil le patient remonte dans sa chambre.
Quelques heures après l’intervention avec l’aide du kinésithérapeute le patient se lève et marche de nouveau le jour de son intervention avec l’aide d’une ou deux béquilles.
Le retour à la maison s’effectue le jour même ou le lendemain de l’intervention avec l’aide d’une ou deux béquilles.
Chez les patients très âgés ou isolés il est possible de prévoir un centre de convalescence pendant quelques semaines pour permettre un retour à domicile facilité.
Un traitement antalgique permet d’obtenir des suites simples sans douleurs excessives.
Le pansement étant remplacé par un vernis chirurgical étanche aucun soin de pansement n’est nécessaire et le patient peut se doucher le jour même.
Le fil est résorbable et est invisible dans la peau (surjet intradermique). Il ne nécessite donc pas d’ablation.