Rupture du LCA
Ligament Croisé Antérieur
La rupture du ligament croisé antérieur est une blessure très fréquente du genou. Il s’agit d’une pathologie du sportif. Elle aboutit dans certains cas à une instabilité du genou avec des sensations de dérobement. Cliniquement on retrouve une laxité du genou : un test de lachman avec arrêt mou. La rupture du ligament croisé antérieur ne peut pas cicatriser toute seule.
Elle nécessite dans la plupart des cas une chirurgie de reconstruction du ligament pour stabiliser le genou et permettre au patient de reprendre une activité sportive et d’éviter une usure prématurée des ménisques et du cartilage. Cette intervention s’effectue en ambulatoire et permet de reprendre une activité sportive dans les 4 à 10 mois selon le sport pratiqué.
Causes : mécanismes lésionnels et traumatismes
La rupture du ligament peut s’effectuer en plein corps du LCA, à son insertion tibiale, fémorale ou par arrachement osseux tibial ou plus rarement fémoral.
Il existe plusieurs mécanismes lésionnels, le plus classique reste la torsion du genou avec la mise en tension du ligament jusqu’à sa rupture en « varus et rotation interne ».
Il existe des sports plus à risque de rupture des ligaments croisés antérieurs, par ordre de fréquence, (corrélé avec le nombre d’adhérent) : Foot, Judo, Rugby, Basket, Handball…
Ces sports à risques sont appelés « sport de pivot contact », c’est à dire des sports où le genou subit des contraintes en rotation associées à des contacts directs (adversaires…).
Il existe aussi des « sports de pivot sans contact » qui peuvent aussi générer des lésions du LCA comme le Ski, le Volley ou le Tennis.
Rôle du LCA et des autres ligaments du genou
Le genou est une articulation qui permet une mobilité dans un plan : le plan sagittal qui correspond à la flexion et extension du genou.
Un ensemble de structures capsulaires, ligamentaires et tendineuse permettent d’obtenir cette stabilité et sont détaillés ci-dessous :
- Pivot central: constitué du ligament croisé antérieur (LCA) et du ligament croisé postérieur (LCP)
- Plan ligamentaire périphérique (ligament collatéral médial, ligament collatéral latéral) :
- Plan postéro latéral : ligament collatéral latéral, le tendon poplité et le tendon fibulo-poplité
- Plan postéro médial : ligament collatéral médial
- Capsule articulaire
- Appareil extenseur du genou : le tendon quadricipital et le tendon rotulien
Le ligament croisé antérieur est une structure ligamentaire importante permettant une stabilisation du genou notamment dans les mouvements de translation antérieure et aussi dans la stabilité rotatoire du genou .
L’insertion du Ligament croisé antérieur se fait au niveau de l’échancrure, sur le fémur au niveau de sa face latérale et sur le tibia sur l’épine tibiale médiale. Son trajet est donc vers l’avant et vers l’intérieur du genou.
Conséquences : Physiopathologie du ligament croisé antérieur rompu
La rupture du LCA est une rupture ligamentaire qui n’est pas capable de cicatriser d’elle-même, cette impossibilité à cicatriser est liée à la position intra articulaire du ligament et a une mauvaise vascularisation de ce dernier.
Un genou avec une rupture du ligament croisé antérieur est un genou qui fonctionne de manière anormale avec des mobilités qu’il ne devrait pas avoir.
En effet un genou avec LCA rompu présente une laxité pathologique (mouvement anormal) : translation antérieure excessive du tibia sur le genou et hyper rotation interne en flexion.
Cette laxité pathologique est différente selon les patients et leur niveau de sollicitation de leur genou (niveau sportif, âge, rééducation).
La laxité peut se traduire cliniquement par : une sensation d’instabilité, un dérobement du genou ou un genou « qui lâche » notamment lors des changements de direction, des sorties de voiture ou d’arrêts brutaux lors la marche.
Diagnostic d’une rupture du ligament croisé antérieur
Évolution d’un genou instable ?
En plus du fait de ne pouvoir pas pratiquer tous les sports, l’évolution d’une rupture du LCA chronique peut aboutir à des lésions méniscales traumatiques (déchirure du ménisque) et dégénératives dont la plus grave est l’anse de seau méniscale. La probabilité d’évolution vers une lésion méniscale est de 60 % à 100 % pour le ménisque médial après 10 ans d’évolution d’un genou instable.
En effet un genou qui présente une laxité résiduelle mettra en contrainte régulièrement les ménisques et ce qui peut finir par les déchirer.
Les lésions méniscales peuvent aboutir à un geste chirurgical: la ménisectomie (ablation d’une partie du ménisque). L’ablation d’une partie du ménisque favorise l’usure du cartilage (chondropathie) et l’évolution arthrosique du genou à long terme.
Traitements d'une rupture du LCA
Il est dans tous les cas nécessaire de réaliser une kinésithérapie bien suivie pour retrouver un genou avec de bonnes amplitudes articulaires et une bonne force musculaire.
En effet après une rupture du LCA, le muscle du quadriceps et les muscles ischio-jambiers s’atrophient (perdent en masse musculaire). Le travail du kinésithérapeute sera de retrouver une masse musculaire correcte ce qui préparera l’intervention et facilitera les suites post opératoires.
En fonction de l’instabilité résiduelle, de l’âge du patient, et de son niveau sportif, une reconstruction du ligament croisé antérieur sera recommandée.
Le traitement chirurgical d’une rupture du LCA est réalisé sous arthroscopie en ambulatoire. L’arthroscopie est une technique opératoire qui permet de travailler dans le genou à travers des petites incisions pour y introduire une caméra et des mini-instruments.
Il existe différentes techniques opératoires de reconstruction qui varient surtout sur le choix de la greffe (nouveau ligament). Les différentes techniques de reconstruction présentent chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Ces techniques sont toutes réalisées en ambulatoire.
Pour les patients dont une indication chirurgicale ne serait pas retenue, une rééducation bien conduite peut permettre de stabiliser le genou et de limiter l’apparition dans le temps de lésions méniscales et cartilagineuses.
Questions fréquentes sur la rupture du LCA
Voici une sélection des questions fréquemment posées par les patients des docteurs Frison et Casabianca lors de leurs consultations pré-opératoires en vue d’une reconstruction du ligament croisé antérieur.
Comment savoir si j'ai une rupture du ligament croisé antérieur ?
Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur est clinique : en réalisant le test de lachman : translation du tibia vers l’avant sur un genou fléchit à 20° : la translation s’arrête progressivement, on parle alors de « lachman arrêt mou ».
Cette forte suspicion clinique est ensuite toujours confirmée à l’aide d’une IRM qui retrouve des fibres du LCA en hyper signal épaissies et désorganisées à la phase aiguë et pouvant allez jusqu’à une disparition du LCA à la phase chronique.
Pour aller plus loin n’hésitez pas à consulter notre article : Symptômes et douleurs associés à une rupture des ligament croisés
Est-il dangereux de vivre avec une rupture du LCA sans opérer ?
Le risque de ne pas soigner une rupture du LCA est d’user ses ménisques (déchirure méniscale) ou son cartilage (chondropathie) de manière prématurée. En effet un genou instable est un genou qui ne fonctionne pas normalement et qui met en contrainte les ménisques et le cartilage de manière excessive. Cette sollicitation excessive des ménisques peut aboutir à une usure prématurée ou à des déchirures méniscales.
Pour aller plus loin sur le sujet voici une article traitant d’une question souvent posée : Comment éviter une rupture des ligaments croisés ?
Peut-on marcher avec un ligament croisé antérieur sectionné ?
À la phase aiguë (premier mois) la marche est difficile compte tenue de la douleur et de l’immobilisation du genou dans une attelle. Cependant il n’y a pas de contre-indication à mettre du poids sur un genou qui a une rupture uniquement du LCA.
Après réalisation d’une kinésithérapie (récupération amplitude articulaire et renforcement musculaire) bien faite, la rupture du LCA est souvent bien supportée dans la vie de tous les jours. Les signes de rupture du ligament croisé antérieur (instabilité, dérobement et genou « qui lâche ») se révèlent souvent lors de la sollicitation du genou à travers la pratique du sport.
On peut donc marcher avec une rupture du LCA une fois la phase aigüe passée.
Pour approfondir la question, vous pouvez consulter notre article : Peut-on marcher avec une entorse du genou ?
Peut-on conduire avec une entorse de genou ?
À la phase aiguë, il est fortement déconseillé de conduire, en effet le genou est immobilisé dans une attelle en extension les premiers jours à visée antalgique.
La conduite est autorisée dans les entorses du LCA lorsque la marche sans aide mécanique est possible, que le genou peut plier à 90° au moins et que le quadriceps a retrouvé une bonne force : en moyenne 1 mois après le traumatisme. L’idéal est d’obtenir une validation par un kinésithérapeute ou un chirurgien.
Si la voiture est une voiture automatique et que l’entorse concerne le genou gauche, cette reprise de la conduite pourra être envisagée bien évidement plus tôt.
Il est important de faire attention à la reprise de la conduite automobile avec le port d’une attelle qui serai un facteur d’exclusion de l’assurance automobile en cas d’accident.
Article sur le même sujet : Peut-on vivre normalement malgré une rupture du ligament croisé antérieur ?
Est-ce que le ligament antérieur du genou peut se régénérer naturellement ?
Non, une rupture du LCA ne peut pas cicatriser d’elle-même. Il s’agit d’un ligament intra articulaire et extra synovial qui est mal vascularisé, il ne peut pas se régénérer.
Dans certains cas le LCA rompu peut venir tomber sur le ligament croisé postérieur et se coller à se dernier permettant de limiter l’instabilité résiduelle du genou.
À la différence du ligament croisé postérieur le LCA ne peut pas être réparé il est reconstruit. En effet sa mauvaise vascularisation et sa position extra synoviale ne lui permet pas de bien cicatriser.
Si vous souhaitez approfondir le sujet n’hésitez pas à consulter notre article : Est-ce que le ligament croisé peut se régénérer naturellement ?
Comment soulager la douleur d’une rupture du ligament croisé ?
La douleur d’une rupture du ligament croisé est lié à l’inflammation du traumatisme, cette douleur peut être importante après le traumatisme.
Le premier traitement antalgique consiste à immobiliser le genou à l’aide d’une attelle.
Il est ensuite important de bien glacer le genou plusieurs fois par jours : au moins 20 minutes toutes les 2 heures les premiers jours. La cryothérapie (glaçage) permet de limiter le gonflement du genou et permet de diminuer la douleur.
Ensuite les traitements médicamenteux : paracétamol, codéine, anti-inflammatoire peuvent être donnés en fonction des allergies et tolérances de chaque patient.
Au fur et à mesure des jours la douleur diminuera pour finir par disparaître.
Quels sports puis-je faire avec une rupture du LCA ?
La pratique des sports de pivot contact est fortement contre indiqué devant la probabilité importante d’accident d’instabilité du genou et le risque de générer des lésions méniscales ou cartilagineuses.
Les principaux sports de pivot contact (= changement direction brutal + contact physique avec adversaire) : foot, rugby, judo et sport de combats, Handball, Basket
Les sports de pivot (= changement direction brutal + sans contact physique avec adversaire) : Ski, Tennis, volley… peuvent être envisagés à un niveau de pratique inferieure. Ils devront être réalisés de manière progressive après une rééducation bien conduite, une surveillance accrue des accidents d’instabilités qui pourraient apparaître. Si ces accidents d’instabilités surviennent, il est nécessaire d’arrêter le sport immédiatement.
Concernant les sports en lignes (pas de changement de direction brutal) : course à pied, natation, marche rapide… ils peuvent être réalisés de manière progressive après une rééducation faite par un kinésithérapeute. En cas d’apparition d’accident d’instabilité (genou qui lâche ou se dérobe), ils devront être immédiatement stoppés.
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